Môtiers, Canton de Neuchâtel, Suisse, Europe, ... etc. L'année: mon enfance? Mois d'août, moments magiques, uniques, fondamentaux parce que rares: 1 mois dans l'année. Grands-parents paternels, maison dans la campagne jurassienne, à l'odeur caractéristique (comme d'ailleurs toutes les maisons, mais à l'époque je ne m'en rendais pas encore compte), escaliers avec la moquette, que l'on ne peut monter qu'en pantoufles, ou en chaussettes, laissant les chaussures de la rue dans l'entrée. Ma chambre. Notre chambre ou, plutôt, celle des enfants; avec le lit à trois étages (actuellement il n'en a que 2) et... le piano. Noir, brillant, toutes ces touches, noires ou blanches, chacune avec une sonorité différente, sous l'énorme couvercle que les grandes personnes ouvrent doucement, avec respect. Au-dessus il y a les piles de cahiers de musique, centenaires, bicentenaires, jaunes comme des papyrus trouvés sous une pyramide.
Au moins une fois dans la journée:
- Grand-maman, est-ce que je peux jouer du piano, s'il te plaît?
- Est-ce que tu t'es lavé les mains?
- Oui!
- Alors, d'accord. Mais doucement, rappelle-toi des petits marteaux, il ne faut pas qu'ils abîment les cordes.
Je me déchausse en vitesse, pas le temps de défaire les noeuds de mes basquets, et je monte les escaliers à toute allure, les marches 2 par 2; arrivée dans la chambre je monte sur le banc tournant, le couvercle est déjà ouvert. J'invente des mélodies, me raconte des histoires; je passe du calme de la mer du large au chaos, tempête, orage, avec le super effet de la pédale de droite, et les mains à plat sur 3 ou 4 ou même 5 touches à la fois. Sur celles de tout à gauche, les graves. Mais jamais très longtemps, pour ne pas me faire gronder. Celles de tout à droite sont bien aussi, on se demande à chaque note si c'est possible de faire plus aigu. La dernière est tellement aigue qu'on ne l'entend presque pas.
Sinon des fois, pendant que je m'occupe à autre chose, j'entends grand-maman qui s'exerce, et je monte pour regarder. J'entre dans la chambre sur la pointe des pieds et me rends parfois compte qu'on est plusieurs, attirés par la musique. Soit je reste debout derrière grand-maman, un peu sur le côté pour voir ses mains, légères, et ses doigts qui se posent sur des touches, presque toujours les bonnes, on se demande comment; soit je grimpe sur le deuxième étage du lit, pour m'allonger et voir d'en haut. J'écoute la musique et m'amuse à entendre grand-maman s'énerver toute seule quand elle se trompe trop souvent (Mais... oh, et puis flûte!). Et puis quand elle finit et voit que je suis là, j'ai droit soit à une histoire (de neige le soir avec les flocons qui tombent dans la nuit et puis des monsieurs qui arrivent et se mettent à danser et les dames qui arrivent avec leurs belles robes et leurs rubans et qui dansent à leur tour et à la fin tout le monde danse ensemble et même les mains de grand-maman dansent en se croisant sur le clavier), soit... à un cours avec les petits cahiers de 4-mains, que grand-maman sort d'une pile, et qui ont déjà les pages toutes détachées c'est tout juste s'ils ne se défont pas en poussière. Là, je prends le deuxième banc et je m'assied à sa droite. Plus question de taper n'importe où; je repère ma touche de la main droite, puis celle de ma main gauche, et: 2 , 3 , (la voix de grand-maman, tout bas, on commence, concentration pour suivre le rythme, ne pas me tromper de doigt), on joue, on rejoue, et puis plus vite, et une autre, celle du petit cheval, celle de la marquise, celle du bateau, etc. Je ne me souviens plus des noms exacts des musiques. L'année suivante grand-maman me joue 2 ou 3 mélodies, à jouer toute seule, pour que j'en choisisse une à apprendre pendant les vacances, et puis je l'oublie pendant l'année et l'été suivant j'en apprends une autre, un petit peu plus dure, et ainsi de suite.
C'est pourquoi ce jour-là, de mes 11 ans, à Oñati, j'étais décidée à apprendre à jouer du piano sérieusement, pour de vrai, avec des cours, et un prof, et tout et tout, comme ma grande cousine Dominique, comme grand-maman quand elle était petite.
Que ninguém se sinta obrigado a ler este blog... a sério, só o fiz para ver como é, para publicar aquilo que me vem à cabeça... o que nem sempre é interessante. Ne vous sentez pas obligés de lire ce blog... je l'ai fait uniquement comme expérience, pour publier ce que je considère intéressant. Et tout est relatif. Surtout l'intéressance. Bref, bienvenue à mon blog! Bem-vindos ao meu blog!
quinta-feira, janeiro 26, 2006
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1 comentário:
Navegava por blogs por conhecer. Cartas de Paris, Esquisito da esquina... Carregava em links e títulos ao calhas. Estou perdida em experiência(s). Letras e frases e títulos entrelaçadas baralham-me toda. Só uma palavra me prende a atenção. Musique. I e II. Começo a ler: casa de avó, histórias mágicas,teclados que brilham, experiências ao piano, e um desejo, uma decisão.tocar, aprender. Onde é que eu já vi isto? Pois é, realmente já vi, já senti, já vivi. Foi giro ler o teu texto e identificar-me, reconhecer-me, perceber aquela curiosidade, aquele entusiasmo!E como acho que deve ser para isto que serve um blog, ou seja, partilhar, conhecer e reconhecer, aprender e compreender EXPERIÊNCIAS, deixo aqui uma homenagem a ti e o viver de uma mesma (nunca a mesma, porque nunca igual...) experiencia. Não vou assinar porque acho que quem eu sou não tem relevância nenhuma, só aquilo que vivi, como tu. parabéns pelo teu blog. Espero que a música nos traga mais momentos comuns.
ass:pianista
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